Élections locales au Sénégal : le parti du président Macky Sall en grande difficulté

Les résultats provisoires officiels de ce scrutin de dimanche donnent le parti présidentiel battu à Dakar et dans de nombreuses villes.

Par (avec AFP)

La victoire de la liste conduite par Khalifa Sall, précédent maire de Dakar et membre du Parti socialiste, illustre les difficultés sur le terrain de l'Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel, lors de ces élections locales du 29 juin.
La victoire de la liste conduite par Khalifa Sall, précédent maire de Dakar et membre du Parti socialiste, illustre les difficultés sur le terrain de l'Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel, lors de ces élections locales du 29 juin. © DR

Temps de lecture : 2 min

Le vote s'est déroulé avec calme dans l'ensemble du pays et aucun incident particulier n'a été noté. Partie disloquée, la majorité présidentielle a perdu aux élections communales, municipales et départementales qui viennent d'être organisées ce 29 juin. À Dakar, la liste dirigée par Mme Aminata Touré, Premier ministre et responsable de l'Alliance pour la République (APR, parti présidentiel), a été devancée par la coalition emmenée par le maire sortant Khalifa Sall. Celui-ci, maire de Dakar depuis 2009, est un responsable du Parti socialiste (PS), lequel a dirigé le Sénégal de 1960 à 2000. Le Parti socialiste est membre de la coalition au pouvoir dont les dirigeants ne se sont pas entendus pour présenter des listes communes à ces élections locales. "Les premières tendances donnent vainqueur (la coalition dirigée par M. Sall). Je les félicite pour leur bon résultat", a déclaré Mme Touré dimanche soir. À la Médina, un quartier de Dakar, Seydou Gueye, porte-parole du parti présidentiel (APR), accuse un certain retard, et aux Parcelles assainies, Mbaye Ndiaye, une des grandes figures du parti, ne paraît pas dans une position confortable.

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Si ce n'est pas une déroute, ça y ressemble

Le parti présidentiel est notamment battu à Ziguinchor (sud), Saint-Louis, Podor et Dagana (nord), Thiès (ouest) et Touba (centre) par des listes de l'opposition ou des dissidents de la coalition au pouvoir, selon ces résultats provisoires affichés devant les bureaux de vote à l'issue du scrutin et publiés par les médias locaux. Plusieurs membres du gouvernement, candidats pour diriger des collectivités locales, ont été battus dans leur fief. Les résultats définitifs doivent être publiés en fin de semaine. En attendant, la presse s'en donne à coeur joie. "Carton jaune à Macky Sall", premier responsable de l'APR, titrait lundi le journal privé Sud Quotidien. Le président Sall n'était pas candidat à ces locales, mais son parti, créé fin 2008 et faiblement implanté dans le pays, voulait mettre à profit ces élections pour renforcer ses bases. Pari perdu alors que Macky Sall avait été élu président en mars 2012, face à Abdoulaye Wade qui dirigeait le pays depuis douze ans.

Une participation faible du corps électoral

Le taux de participation à ces élections locales n'a pas encore été donné par le ministère de l'Intérieur et la Commission électorale, mais, selon les médias et de nombreux acteurs politiques, il a été faible et se situerait autour de 37 %. Plus de 5,3 millions d'inscrits étaient appelés à choisir entre plus de 2 700 listes de partis ou de simples citoyens, un record, contre 1 600 aux dernières locales de 2009. Le scrutin, qui s'est déroulé sans incident majeur, devait désigner les conseillers municipaux et départementaux dans 602 collectivités locales, qui éliront à leur tour les maires et les présidents de départements. Les collectivités locales gèrent notamment le domaine foncier, les ressources naturelles, l'éducation, la jeunesse et la culture.