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Elections locales 2014 : La démocratie toujours en question, au Sénégal.

Mardi 8 Juillet 2014

Ces dernières décennies, il a été fortement question de ‘’l’approfondissement de la démocratie’’ sénégalaise. Mais on se rend compte que nous nous enfonçons dans l’abime. Cela est une évidence, regard des élections locales qui viennent de se dérouler, le 29 juin 2014. De plus en plus il apparait que notre système électoral, notre démocratie, sont comme un miroir aux alouettes, un instrument entre les mains de ceux qui gouvernent notre pays depuis plus de 50 ans.
‘’Le Sénégal est un pays démocratique, où existe un état de droit’’, nous dit-on. Rien n’est plus faux ! Depuis plus de 5 décennies les élections n’ont jamais permis aux populations de voir leur condition de vie changer fondamentalement dans le bon sens, dans celui, des préoccupations générales, pour ainsi dire. Des marchands de sable continuent d’entretenir l’illusion que la Démocratie, les Elections libres et transparentes, sont réelles et effectives chez-nous au Sénégal. ! D’abord quels sens peut-on donner à ces concepts, lorsque, s’agissant du scrutin du 29 juin dernier, près 65 % des inscrits ont boudé les urnes ?
Nous avons bien dit inscrits ! Combien de sénégalais parmi les 11 millions, sont inscrits sur les listes électorales ? Ensuite, quel est ce pays où l’on prône la transparence, où on peut dénombrer plus de 50 % d’analphabètes et où on refuse l’instauration dans le système électoral le bulletin unique et la photo des candidats sur le même bulletin ? Le même refus est de mise lorsqu’il est question du nivèlement, du contrôle des fonds de campagne et l’accès aux médias. L’expérimentation de l’usage de ce bulletin unique a eu lieu, au Mozambique, lors de ses premières élections, organisées de façon rudimentaire (des urnes en plein air), comme au Malawi, récemment.

Au Sénégal et en Afrique de l’Ouest, pour organiser des élections, il nous des milliards qui sont souvent, le plus souvent débloqués par l’étranger concernant une question de souveraineté. Evidemment dans nos pays il faut d’abord susciter le besoin (27 000 listes) avant le marché destiné aux proches au clan, et au Parti.
Certains analystes, sans s’arrêter sur ces phénomènes, se sont jetés sur les chiffres bruts pour pondre des analystes doctes. Si les électeurs sanctionnent une politique et que ceux qu’ils élisent reprennent les mêmes et recommencent, quel est l’intérêt d’organiser des consultations électorales ? Les régimes de Senghor, de Diouf, Wade et de Macky c’est du pareil au même. Autrement dit, du ‘’Bonnet blanc, blanc bonnet’’, fonctionnant tels des vases communicants. Cela dans le sens de promouvoir, les médiocres, l’impunité, l’exploitation et la mise en coupe réglée les populations et les richesses du pays au bénéfice des multinationales étrangères, des lobbies internes et externes. Les affaires concernant les Ics, le Port Autonome de Dakar, les terres agricoles, le dossier du Sucre, les travailleurs des villes aux salaires de misères (non payés régulièrement), le sabotage de l’agriculture, de l’Ecole, de l’Enseignement supérieure, le désarroi des étudiants en sont des cas éloquents, concrets.
En résumé, c’est ce SYSTEME POLITIQUE, centenaire de la ‘’Francophonie-Françafrique’’, avec lequel a surfé et continuent de surfer les sangsues du peuple. Donc il ne faut pas s’attendre à ce que les choses changent en 2017-2019, 2025 etc. si nous continuons de vivre avec ce même système des vases communicants.
Certainement les observateurs (honnêtes), ont eu le tournis devant ce qui s’est passé lors des élections du 29 juin dernier, du début à la fin. Cela par rapport aux Alliances, à la confection des 2 700 listes. On a vu des listes ou se côtoyaient des éléments de l’opposition radicale (Pds) et du parti au pouvoir (APR).
Mais, nous avons toujours défendu comme beaucoup l'ont fait, que les populations étaient en avance sur nos politiciens bornés. C’est pourquoi, concernant ces, c’est le ‘’Parti de l’abstention’’ outré plutôt par l’arrogance, le mensonge, l’incurie de ceux qui nous gouvernent, qui a gagné et non le programme populaire de qui que ce soit. N’en déplaise aux conseillers occultes, aux observateurs atteints de strabisme.
Il a été beaucoup question de ‘’l’effet Khalifa Sall’’, qu’il convient de relativiser. Car son bilan ne fait pas fureur. L’insalubrité, l’insécurité, la promiscuité, les écoles surchargées sont le lot de Grand Yoff durant la grande partie de son magistère. En plus, devrait-on analyser ‘’son bilan, ses REALISATIONS’’, en dehors du phénomène de l’abstention (65%) et du vote sanction contre les choix et promesses non respectées et autres marchés douteux. En tout cas dans notre commune à Amitié 3, par exemple, on aurait aimé voir bitumée, cette rue passante qui donne sur l’Avenue Bourguiba, au lieu de daller sans pertinence cette surface sur la même Avenue. Cet exemple montre que le dallage des trottoirs n’était pas une priorité pour les citoyens.
Donc, qui a voté fondamentalement pour le Maire de Dakar, parmi ceux qui ont porté leurs suffrages sur lui, sinon la classe moyenne dakaroise qui tient à sa tranquillité, son confort, sa sécurité ? Mais est-ce un paramètre suffisant pour conforter la réalité de la démocratie, de la transparence. ?

Venons-en aux faits graves qui ont démontré, avant, après les élections et presque tous les jours, qu’on est loin de la réalité d’un Etat démocratique où existe un ‘’état de droit’’ et des élections transparentes libres et démocratiques.

On a assisté au cours de la campagne électorale, au saccagé les demeures du Vice Président de l’Assemblée Nationale, Moustapha Cissé Lo, à Touba, puis à la libération de 19 malfrats criminels, après avoir été arrêtés par les forces de police. Le plus grave dans cette affaire, c’est que le ministre de l’Intérieur de la République, après la sortie des jeunes magistrats de l’UMS (Union des Magistrats du Sénégal), au lieu de mettre en demeure l’autorité qui les a libérés et ordonné une enquête en bonne et due forme, nous servi un communiqué sibyllin, pour ne pas dire bidon, sur les motifs de son déplacement sur la scène du crime. Motifs au demeurant, toujours inconnus. Notons que c’est ce même ministre de l’Intérieur qui auparavant, avait avalisé illégalement en parole, la liste non moins illégale de Touba.
Il est important de préciser, ici, qu’aucun sénégalais ne peut s’aventurer à défendre Moustatpha Cissé Lo, dit ‘’El-Pistéléro’’. Lui qui a bénéficié et encouragé l’impunité depuis les régimes de Diouf, de Macky en passant par Abdoulaye Wade. Rappelons-nous, que ce sobriquet, à lui décerné par la presse, découle de ses turpitudes lorsqu’il militait au Parti socialiste, au temps de Abdou Diouf, pour avoir crée, impunément, un ou des bureaux parallèles d’inscription sur les listes électorales à Touba. Par ce que l’Etat était défaillant. Par la suite, il n’a pas hésité de tenir en respect, avec son pistolet, tous ceux qui ont osé lui tenir tête.
Mais ce qui est cause ici, ce ne sont pas les fonctions, ni la personnalité de Moustapha Lo, mais, les actes criminels, l’impunité qui ont été commis à Touba qui le sont. Car qui nous dit que, cette impunité n’a pas conforté ceux ont l’incendié, par la suite, les Mairies de Ndiéyène Sirakh et de Pout, le dimanche 29 juin 2014, suite à la proclamation des résultats défavorables à des prétendant


Autres faits graves : A Touba, à Médina Gounass( d’après la Maire Woré Sarr), des listes ne se sont pas conformées aux dispositions de la sur la parité. Une telle situation est lourde de conséquence. Car si les élections, en ces lieux, ne sont pas annulées par le juge dans ces localités, nous assisterons à une violation permanente de la loi, à une illégalité permanente, ‘’debout’’ permanente. Ce qui veut dire quoi ? Tous les actes de ces collectivités seront frappés de nullité, de façon continue, si d’aventure elles arrivaient à fonctionner.
Où sont nos juristes sénégalais nos professeurs agrégés de… droit de l’homme prompts à saisir la Cour de la CDEAO ?
Autres chose ! Sans que personne n’en pipe mot, sauf le quotidien l’As du (Vend 20 juin 2014), l’argent est venu perturber au cours de ces élections, les règles du jeu démocratique.
- Dans l’édition du journal visé plus haut, il y est rapporté qu’une équipe de médecins américains (dont l’attachement n’a pas été précisé), ont fait des ‘’consultations’’ offert des dons de matériel médical, en pleine campagne électorale, estimé à plusieurs millions, à l’ONG Médisol du Dr. Rose Wardini membre de la coalisation ‘’And Defar Kaolack’’.
Si une ‘’ONG enturbanné’’ avait bénéficié de tels égards certainement on aurait entendu, le Ministre de l’Intérieur et ‘’ses sentinelles’’ des droits’ de l’homme.

- A l’occasion de la tenue du conseil des ministres décentralisé à Thiès, des ‘’Fonds de campagne ont été distribués aux responsables politiques, dit-on, par le Président à partir des locaux de l’administration publique de la Gouvernance.

- A Fatick, le Directeur du Port Autonome de Dakar, Le Baay Fall (disciple) de Macky (accusé de favoriser sans appel d’offres), une Société française a dépensé sans compter, avant et pendant, la campagne électorale. Il a même offert ‘’un ‘’Campus social’’ aux étudiants ressortissants de la Commune de Fatick.
- Des sacs de riz distribués à Grand Yoff, fief du Maire de Dakar et du PM, où on a parlé bruyamment d’achat de conscience ?


Mais pourquoi, ceux qui sont si sourcilleux du droit de légalité et du respect des règles démocratiques ne font rien dans le sens de l’institution du bulletin unique et l’instauration de la régulation du niveau des fonds de campagne ? Pour tout dire, est-il normal que des gestionnaire d’Etablissements Publics nationaux, puissent s’adonner, à la politique partisane voire la politique politicienne. Si cela n’est pas admis pour le Trésorier général, pour les magistrats, pourquoi devrait-on l’admettre pour ces administrateurs de deniers publics ?
- Le CNRA (Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel) esseulé, a comme toujours, sorti un long communiqué de mise en garde à des médias. Mais non suivi d’effets.
- Les fraudes ont été signalées ça et là. Madame Woré Sarr, Maire de Médina Gounass. A Podor on a signalé des transferts d’électeurs. Ameth Fall Braya a parlé de bulletins d’électeurs de Beno Bokk Yakaar non conformes à la loi, sans qu’une enquête sérieuse ne vienne infirmer ou confirmer ces allégations.
Qui disait que la rupture n’était que de la théorie ?

Pour en revenir à l’essence des élections, disons que l’objectif de ‘’L’acte 1’’ ou de ‘’l’acte 3’’ ne vise qu’à caser du personnel politique qui ne pouvait pas trouver place à l’Assemblée nationale, au CESE et ailleurs. Les collectivités locales ont permis à ce personnel de bénéficier des moyens (véhicules, téléphone, argent), leur permettant de se déployer, de s’activer au plan politique. Tout le monde sait que l’essentiel du budget des collectivités locales, va vers les dépenses de fonctionnement du Maire et de ses amis. Donc la bataille autour des collectivités, n’a aucun n’intérêt pour les populations. Les politiciens s’en servent en finalité pour : contrer ou contrôler.
Contrôler : pour avoir la possibilité de caser un personnel politique et élargir la base politique de son parti. Contrer, c’est empêcher toutes les équipes municipales de l’opposition de prendre le large, de ne pas de se développer politiquement. En cela, soulignons que le gouvernement du Parti au pourvoir gouverne ‘’l’Unité de Caisse’’ à travers les pouvoirs du Ministère que détient le ministre de l’Economie des Finances. Donc bonjour, les mesquineries financières, aux Maires ‘’politiquement incorrectes’’.
Maintenant Le ‘’chamboulement’’ gouvernemental tant attendu est intervenu après le limogeage du Premier Ministre et la nomination de son successeur. Alors, changera t-il quelque chose ? Dans la mesure où sous le présidentialisme, un premier ministre, les ministres sont des ‘’commis expéditionnaires’’. Cela, Mimi qui a largué ses convictions pour les lambris du pouvoir, l’a appris à ses dépends. A combien de remaniements nous avons assisté sous les régimes précédents ? Cela a eu quels effets sur les populations ? La notion de ‘’L’option jeune’’ ou de l’option ‘’technocratique’’, propagande et chimère de gens pressés pour gouter au partage du gâteau, ne sera d’aucune importance.

Pour terminer, arrêtons-nous sur deux faits et posons-nous quelques questions. Le quotidien l’As du 02 juillet 2014, nous signale que le ‘Manitou’’. Monsieur .Diagna Ndiaye, ce personnage haut en couleur, administrateur de banque et de cette grande société qui fait dans le sucre, en même temps ministre conseiller à la Présidence de la République (du jamais vue ! Ni aux Amériques, ni en Europe ou on ne badine pas avec le délit d’initié), a été reçu de 16 heures à 19 heures, par le président Macky, malgré ses soucis du moment. Sur quoi l’audience a porté ? Le journaliste nous dit qu’il donne sa langue au chat. Car il a essayé de le joindre en vain. Et en définitive, il s’est rendu compte l’homme de l’hombre a pris l’avion pour Paris aussitôt après son audience. Quels sont les dossiers sur lesquels devaient plancher nos hommes d’Etat?
Est-ce, ceux concernant la CREI, les biens mal acquis avec en gros plan la question de l’élargissement de Karim et ses compagnons d’infortunes qui comptent beaucoup d’amis dans l’Hexagone ? Le limogeage du Premier Ministre de découle t-il pas de son ‘’intransigeance’’, à une certaine velléité ‘’d’ accélérer la cadence’’ par rapport à ces dossiers ?
En tout cas la libération provisoire de certains accusés s’est opérée en pleine campagne électorale, pendant la présence de Monsieur et Mme Wade au Sénégal. Suivi de la sortie du gouvernement d’un grand pourfendeur de la mal gouvernance et d’opérations yeux doux envers le PDS..
Au regard de tout ce qui précède, nous voudrions demander aux démocrates sénégalais, au lieu de compter les coups, ou chercher à ‘’conseiller’’’ Macky ou Khalifa, (tous intégrés a un système, dont on ne peut rien tirer), ou à se focaliser sur les problèmes de règlement de comptes après élections, de mieux s’atteler à contribuer à revivifier la conscience citoyenne du 23 juin 2011, afin de conjurer les dérives à venir, en s’opposant à l’impunité, à la main mise des lobbies de tout bord dans les affaires politiques et économiques de notre pays, et à la satisfaction des revendications du peuple travailleurs meurtri.

Dakar, le 06 juillet 2014
Ababacar Fall-Barros
Ancien conseiller municipal.



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1.Posté par Pharoah le 08/07/2014 18:19
J'ai l"impression que Mr Fall-Barros a pris une raclée aux dernières élections et qu'il découvre soudainement les réalités de la démocratie Sénégalaise .....Puisque aucun gouvernement n'a été capable d'enclencher le développement ne demandons pas au peuple Sénégalais d'etre plus vertueux que ses dirigeants ! Et oui le peuple accourt à chaque meeting pour récolter quelques billets d'argent , tee-shirt , sac de riz ou de sucre....dans le mème temps le monde politique concoctent des listes ou opposants et gouvernants se retrouvent entre copains et coquins ! pourquoi le peuple devrait s'émouvoir puisque la tranhumance apres chaque Présidentielle est officialisée ....
Comment accepter, dans une démocratie ou les hauts fonctionnaires devraient etre neutre politiquement que de nombreux Directeurs d'Administration se soient présentés !
Le plus choquant ce n'est pas le bulletin unique avec photo mais que 50% de la population soit toujours analphabète 60 ans apres l'Indépendance ! Comment croire qu'un pays puisse sortir du sous-développement ( PSE )quand 50% de la population est sans éducation ....
Quand à l'acte 3 de la décentralisation , en donnant plus de moyens aux communes et départements et avec l'état de corruption qui règne au Sénégal , on peut s'attendre à voir de nombreuses affaires de détournements d'argent ......finalement le Sénégal justifie son classement : 160è !!!!!

2.Posté par Madieyna Coundoul le 09/07/2014 19:12
Pharoah, Fall-Barros est un intellectuel engagé qui dénonce les dérives du système depuis longtemps, pas un politicien. Ses limites? Le panafricanisme, qui n'est plus qu'une coquille vide et ses fantasmes sur l'éternelle Françafrique, qui, pourtant, tire de moins en moins les marrons du feu, nous le savons bien...

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