L’homme qui avait dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019, Mohamed Ould Abdel Aziz vient  d’être arrêté et placé en détention à Nouakchott.

Il était déjà inculpé le 12 mars 2021 de corruption, détournements de deniers publics et blanchiment d’argent.

C’est un juge du pôle anticorruption de la capitale mauritanienne qui a décidé l’interpellation et la détention de l’ancien président qui est en bisbille avec la justice de son pays depuis son retour de vacances, après avoir quitté le pouvoir.

Aziz qui a respecté la limitation des mandats, n’a pas cherché à changer la Constitution pour solliciter un autre bail au sommet de l’Etat.

Cependant, il voulait rester à la tête de son parti pour préparer un éventuel retour.

Un scénario à la Poutine/Medvedev, version mauritanienne, semblait avoir été envisagé entre Aziz et son fidèle Ghazouani, « frère général ».

Mais, de retour au pays, Aziz trouva son « ami » dans d’autres dispositions aux antipodes d’un accommodement pour une « gestion en tandem » du pouvoir.

Ghazouani a fait place nette au sein de l’Armée pour asseoir son autorité, en se débarrassant des pro-Aziz.

Ce dernier refusa de comprendre et d’accepter la nouvelle donne et entama une sorte de résistance désespérée dont l’aboutissement est cette arrestation spectaculaire.

A plusieurs reprises déjà, Aziz a été placé en garde à vue et humilié.

Au lieu de transiger et de négocier une sortie honorable du pays, il persista à défier son ex-second, devenu l’homme fort de la Mauritanie.

Récemment, il s’était même rapproché d’un parti d’opposition, dans un acte de défiance qui paraissait très risqué.

L’arrestation lui pendait au nez. C’est chose faite.

L’avenir immédiat d’Aziz paraît sombre car le nouveau régime n’a pas d’autre choix que d’étaler les preuves de sa corruption pour justifier sa mise en détention.

Si procès, il y a, cela devrait être un grand moment de déballage.

La Mauritanie entre dans une zone de turbulence politique grosse d’incertitudes.