Educateurs Éducation sur les rencontres en ligne à l’école

Éducation aux médias axée sur les rencontres en ligne et le grooming, à l’école et dans le cadre d’activités de jeunes

Les jeunes aiment faire de nouvelles expériences – en ligne comme hors ligne – et ne connaissent pas toujours leurs limites. Ils peuvent ainsi, sans s’en rendre compte, être victimes de grooming. Les rencontres en ligne ne sont pas non plus toujours innocentes. La prudence est donc de mise quand ils nouent des contacts avec des inconnus sur le web. Mais comment réagir en tant que prof ou éducateur lorsqu’un problème survient?

Qu’est-ce que le grooming ? ­

Le grooming désigne la stratégie de sollicitation d’un mineur par un adulte, qui s’efforce d’affaiblir la résistance et les inhibitions du jeune à des fins sexuelles. Après avoir gagné sa confiance, le groomer demande au jeune d’envoyer des photos de lui (partiellement) nu et s’en sert ensuite pour tenter de le manipuler et de l’abuser sexuellement. L’abus sexuel peut aussi bien se dérouler en ligne (via une webcam, une session de chat, un mail…) que hors ligne (lors d’une rencontre réelle).

Le grooming est-il passible de poursuites ?­

Depuis peu, le grooming est désigné comme un fait passible de poursuites dans le Code pénal, même s’il se produit uniquement en ligne. D’autres faits qui accompagnent souvent le grooming, tels que le harcèlement, l’attentat à la pudeur et l’outrage aux bonnes mœurs, sont également repris dans une disposition du Code pénal et sont dès lors condamnables. Le fait de (faire) réaliser des images à caractère sexuel de mineurs relève de la législation applicable en matière de pornographie­enfantine.

Que faire si un enfant est victime de grooming ?

La victime de grooming ou un de ses proches peut déposer plainte auprès de la police locale. Pour que la police puisse enquêter, il est important de fournir des preuves matérielles­: échanges d’e-mails, sessions de chat avec mention de la date et de l’heure, SMS, photos…

Il ne faut certainement pas sous-estimer les conséquences psychologiques du grooming. Outre la souffrance liée à l’abus physique, la confiance et l’assurance du jeune sont souvent fortement ébranlées. Une aide psychologique peut donc s’avérer nécessaire.

N’hésitez pas à contacter ASUTIC ou la commission de protection des données personnelles www.cdp.sn si vous avez des questions sur le grooming ou si vous y êtes confronté. Nous sommes là pour vous aider !

Les jeunes et les rencontres en ligne

Les adolescents qui connaissent leurs premiers émois amoureux aiment souvent se livrer à de nouvelles expériences, en ligne comme dans la vie réelle. Il s’agit là d’une attitude tout à fait normale!
Les réseaux sociaux ou les applications de rencontres en ligne (Tinder par ex.) leur permettent d’entrer en contact avec un nouvel amour potentiel. Ces échanges en ligne excitants font partie du processus d’expérimentation propre aux enfants.

Convenir d’un rendez-vous avec un parfait inconnu n’est bien sûr pas une bonne idée, mais prenez la peine de parcourir les conseils ci-dessous. Ils peuvent vous aider à éclairer les jeunes, de façon positive, sur les précautions à prendre en matière de rencontres en ligne.­

Prévention et éducation aux médias à l’école ou lors d’activités pour les jeunes

Les enseignants et les travailleurs sociaux peuvent faire un travail de prévention en discutant avec les enfants de la façon dont ils doivent idéalement se comporter et se présenter en ligne. S’ils mettent ainsi l’accent sur l’éducation aux médias et le dialogue, les risques de grooming en ligne ou de mauvaises expériences sont beaucoup plus limités.

  • Discutez du «­grooming­» avec les jeunes. Expliquez-leur de quoi il s’agit et attirez leur attention sur le caractère manipulateur du groomer et de ses agissements.

  • Mettez-les en garde contre les risques d’une rencontre réelle. S’ils veulent quand même accepter une rencontre, recommandez-leur d’emmener un(e) ami(e) et de choisir un lieu public très fréquenté.

  • Apprenez-leur à dire «­non­» et à stopper tout contact lorsque quelqu’un les «­aborde­» d’une façon qui leur déplaît.

  • Expliquez-leur qu’ils doivent parler à quelqu’un (vous, par exemple) s’ils voient ou vivent une situation qui les met mal à l’aise.

  • Accordez-vous sur le fait qu’ils ne doivent pas publier de photos ou de vidéos qu’ils pourraient regretter par la suite ou qui sont susceptibles d’être interprétées comme des invites sexuelles. Déconseillez-leur également de choisir un surnom ou une adresse e-mail suggestifs.

  • Expliquez-leur pourquoi ils ne peuvent jamais donner leur numéro de téléphone et leur adresse à des inconnu