Sécurité sur internet - Conseils aux éducateurs

Dans une société irriguée par les médias en réseaux, les systèmes d’éducation formels et non-formels ont le devoir de faire des enfants des citoyens numériques responsables et autonomes. Les professionnels devraient donc ­transmettre à chaque élève les valeurs liées à un usage responsable de l'Internet.

Source: Child Focus

Nos conseils aux éducateurs

Faire entrer le système éducatif dans l'ère du numérique ou faire entrer le numérique dans le système éducatif ?

La question de l’éducation des jeunes aux médias en réseaux ne se pose plus mais s’impose comme une évidence à l’école et dans le travail associatif. Complexes, les enjeux de la sécurité en ligne doivent être compris par les jeunes afin d’évoluer dans la société numérique avec discernement. Dès lors, il est indispensable de renforcer leurs compétences et aptitudes sociales, critiques et communicationnelles.­ L’usage sûr, responsable et intelligent d’Internet devra s’inscrire dans le processus d’apprentissage, dans les programmes scolaires et/ou dans un projet éducatif qui mettra le formidable potentiel des technologies en ligne en évidence.

Le développement de l’éducation des jeunes avec, par et à Internet dans un établissement nécessite la mise en place

  • d’un cadre réglementaire,

  • d’un accompagnement pédagogique,

  • d’une implication et d’une adhésion de la part de toute l’équipe éducative,

  • d’un projet pédagogique interdisciplinaire,

  • de formations des élèves mais aussi des professionnels.

Parallèlement, tous les acteurs concernés (élèves, enseignants, éducateurs) devront connaître les modalités d’utilisation des plateformes numériques mises à disposition par l’établissement au travers, par exemple, d’une charte, d’un règlement d’ordre intérieur, d’un guide d’utilisateurs proposé par la direction…

Dans ce contexte, les écoles ou les associations ayant un rôle dans l’éducation aux médias en réseaux devront se poser quelques questions afin d’intégrer le bon usage d’Internet dans leur fonctionnement. Par exemple­:

  • Quelle est la place d’Internet dans notre institution­?

  • Le règlement intérieur de l'école reconnait-il et intègre-t-il Internet­?

  • L’usage d’Internet est-il réglementé­? Les élèves ont-ils leur mot à dire dans l’élaboration de ce cadre­?

  • Internet fait-il partie intégrante des démarches cognitives de l’établissement­?

  • Quels sont, pour l’école, les enjeux de l’éducation aux médias en réseaux­?

  • Quelles sont les compétences et les valeurs à transmettre aux élèves en termes d’éducation aux médias en réseaux­?

  • Quels sont les opportunités qu’offre Internet en situation pédagogique­?

  • Quels sont les dispositions à prendre pour sécuriser l’usage d’Internet au sein des établissements­?

  • Le bon usage d’Internet est-il abordé dans un esprit constructif et positif dans l’établissement­?

  • Les mesures disciplinaires prévues en cas de dérapages sont-elles sensées, adaptées, constructives voire même réparatrices ?

Internet et créativité à l’école

Internet et créativité

A­l’école et dans les activités d’encadrement de jeunes, l’utilisation d’Internet peut être abordée sous un angle créatif. Nombre d’enfants et de jeunes maîtrisent en effet les technologies numériques et aiment montrer leurs talents en ligne.

Pour les enseignants ou les travailleurs sociaux, il peut être utile et instructif de mettre cet engouement à profit. Mais comment stimuler la créativité des jeunes­?­

Voici quelques conseils pratiques à cet effet.

Les enfants maîtrisent relativement bien les dernières technologies. Et s’ils ne savent pas, ils n’ont pas peur de cliquer partout pour comprendre­! Vous pouvez dès lors les encourager à explorer de nouvelles pistes et leur apprendre à utiliser Internet de manière créative. Certains jeunes créent par exemple un site, tiennent un blog ou réalisent des montages photos. D’autres excellent dans la création de musique numérique ou de vidéos qu’ils publient sur YouTube.

Conseils:

  • Réfléchissez aux risques potentiels d’Internet sur la base de leurs projets, de façon individuelle ou en groupe, en veillant aussi à souligner les avantages offerts par ce canal

  • Montrez votre intérêt et votre implication, afin d’amener tout le groupe à découvrir les aspects positifs des nouveaux médias

  • Faites vous-même des découvertes et continuez à apprendre­!

Faites de vos élèves des internautes critiques

L’éducation aux médias en classe

En tant qu'enseignant ou éducateur, c’est aussi votre rôle de sensibiliser vos élèves aux risques liés à l’utilisation des technologies en ligne. Vous pouvez par exemple leur expliquer qu'un matériel visuel peut sans difficulté être diffusé sans leur autorisation.­Cependant, cela ne suffit pas. Il est important que nous apprenions aussi à aux enfants et aux jeunes à réfléchir à leurs propres limites et à celles des autres. Et au fait que ces limites peuvent être différentes d’une personne à l’autre, par exemple pour les filles et pour les garçons.­Nous devons donc leur enseigner quelques règles de communication à appliquer sur Internet. Un cours sur le web citoyen, mettant en valeur le respect, l'esprit critique et le respect de la vie privée.

Voici une liste d'éléments à intégrer dans une animation consacré à une utilisation sûre d'Internet.

Faites de vos élèves des internautes critiques

Insitez que le fait que les discussions sur Skype, les photos et les images webcam peuvent être enregistrées et diffusées. Et qu'il est alors très difficile de les retirer d'Internet.

Faites-leur comprendre que tout le monde sur Internet n'est pas forcément celui qu'il prétend être. Internet est aussi utilisé par des adultes motivés par des intentions sexuelles.

Aidez-les à distinguer et à savoir en qui ils peuvent avoir confiance ou non. Un chatteur suspect est par exemple quelqu'un qui essaye de deviner le mot de passe ou veut conserver secrète leur amitié virtuelle.

Sensibilisez-les au fait que le Net contient de nombreuses contrevérités. Y compris sur le sexe.

Expliquez-leur que les images pornographiques explicites ne sont que purs fantasmes, et qu'il ne s'agit là que de jouissance et de désir. Expliquez-leur que la sexualité peut aussi être une expression d'amour, entre deux partenaires qui se valent.

Faites-leur comprendre que les médias diffusent souvent une image partiale des hommes et des femmes. Que la femme y est souvent dépeinte comme une créature soumise à l'homme, ce qui, en réalité, n'est pas le cas.

Apprenez à vos élèves à fixer des limites, à les identifier et à les respecter

Faites-leur savoir que s'ils ne veulent pas quelque chose, ils ne sont pas obligés de le faire. Même quand d'autres trouveraient ça 'cool' ou 'sexy', ou réagiraient négativement à un refus.

Apprenez-leur à dire 'non' et à se déconnecter quand ils se font 'aborder' d'une manière qui leur déplaît.

Encouragez-les à confier à une personne de confiance les événements qui les mettent mal à l'aise.

Faites-leur comprendre que les limites sexuelles varient d'une personne à l'autre. Notamment la manière dont filles et garçons vivent les expériences à caractère sexuel sur le Net est fort différente.

Enseignez-leur que certaines choses (comme la pornographie) peuvent heurter la sensibilité de certains ou peuvent être mal interprétées. Il ne faut pas les diffuser sans réfléchir.

Faites-leur prendre conscience que sur Internet, rien n'est anonyme. Quand quelqu'un refuse quelque chose, il faut respecter ce refus; le recours à la force ou au chantage est à proscrire.

Dites-leur qu'il est interdit de transférer des images de quelqu'un sans l'accord de cette personne. D'autant plus s'il s'agit de photos de nus: en plus d'être blessant, c'est punissable.

Etablissez avec vos élèves des accords clairs concernant l'usage d'Internet

Informez-les des risques d'une rencontre personnelle. S'ils donnent ou acceptent un rendez-vous, conseillez d'emmener un(e) ami(e) et de choisir un lieu public très fréquenté.

Apprenez-leur à quitter les pages indésirables.

Dites-leur que, s'ils sont victimes ou témoins de quelque chose qui les met mal à l'aise, ils doivent en parler.

Convenez avec eux qu'ils ne placent pas sur Internet des photos ou vidéos susceptibles de les embarrasser par la suite, ou qui pourraient être assimilées à des avances sexuelles.

Expliquez-leur pourquoi ils ne peuvent jamais transmettre leurs adresses et numéros de téléphone à des inconnus.

Comment réagir en tant que professionnel si un jeune a vu un contenu inapproprié (image violente, pornographie,…)

Les enfants peuvent être confrontés à des contenus préjudiciables, ce malgré l’installation d’outils techniques. Cela peut aller de l'information écrite (sites racistes ou sectaires) à des images toxiques (pornographie, violence, etc.). Il arrive que les enfants recherchent volontairement ce genre de sites, mais ils peuvent aussi y aboutir par hasard. Dans ce cas, discutez avec eux de ce qu’ils ont vu de manière ouverte en insistant sur les valeurs telles que le respect d’autrui. Cela permettra à l’enfant de vous poser librement toutes ses questions relatives à une situation. Encouragez-les à s’adresser à un adulte de confiance s’ils ont vu un contenu choquant. Vous pouvez également signaler le contenu vu sur la plateforme.

Comment s’y prendre?

La communication positive et l’éducation restent clés. Aucun outil technique ne remplacera le dialogue et la confiance mutuelle. Parlez, sans ironie, de leurs activités en ligne de manière positive et encouragez-les à venir à s’adresser à un adulte de confiance s’ils rencontrent quelque chose qui les dérangent.

Encouragez les jeunes à réfléchir

Réfléchis avant de publier !

Le monde actuel est interconnecté et les jeunes se connectent de partout. Une étude (EU Kids Online) a montré qu’en Belgique 31% des jeunes entre 9 et 16 ans se connectent via leur smartphone. En ligne, ils partagent des tas d’informations. Peut-être trop d’informations ? Sensibilisez-les à protéger leur vie privée en protégeant leurs informations personnelles et en stimulant leur esprit critique.

Les jeunes ne se soucient plus de leur vie privée en ligne­?

Contrairement à ce que nous pourrions penser,­les jeunes accordent toujours de l’importance à leur vie privée, même s’ils publient des tas de choses.

Les jeunes aiment partager leurs photos que ce soit des photos d’eux-mêmes, de leurs amis et surtout y ajouter des commentaires. Leur profil est une manière de montrer qui ils sont aux autres, de soigner leur e-réputation. Par le biais de leur profil, ils dévoilent des informations personnelles et ce de manière consciente ou parfois inconsciente.

Encouragez-les à bien réfléchir avant de publier quelque chose. Qui peut avoir accès à cette publication­? Expliquez-leur que mettre une photo de ses vacances en maillot sur un réseau visible de tous, c’est comme se promener dans la cours de récré en maillot. La réflexion doit être basée sur cette comparaison vie réelle/virtuelle. ­Car une fois sur Internet, toujours sur Internet. D’où l’importance de mettre à jour ses paramètres de confidentialité­et de bien réfléchir avant de publier­!

Esprit critique et données personnelles

‘C’est trop beau pour être vrai’­? Alors, il se peut que cela ne soit pas vrai­! Sur Internet, on peut trouver des tas d’informations pertinentes et enrichissantes. Mais on peut aussi y voir de fausses informations. Sensibilisez-les à réfléchir si ce qu’ils voient ou lisent est vrai. Est-ce qu’un email qui vous annonce comme gagnant du concours est vrai­? Pour sensibiliser vos élèves à ce que sont leurs données personnelles, faites des liens avec la vie réelle. ‘Vous promèneriez-vous avec une pancarte où il y a votre adresse, numéro de téléphone… au beau milieu d’un centre commercial­? Non­? Alors il ne faut pas non plus donner vos informations à n’importe qui et n’importe où sur Internet.

Que faire en tant que professionnel par rapport à cette thématique­?

Encouragez les jeunes à réfléchir à ce qu’ils voient ou lisent. L’esprit critique est essentiel pour les aider à faire les bons choix. Qui peut avoir accès à cette publication­? Expliquez-leur que mettre une photo de vacances en maillot sur un réseau visible de tous, cela équivaut à se promener dans la rue en maillot. La réflexion doit être basée sur une comparaison vie offline/online. Et aujourd’hui la vie virtuelle est une partie de la vie réelle…

Trois règles d’or favoriseront la réflexion avant de publier quoi que ce soit en ligne­:

  1. Tout ce qui est mis sur Internet peut, à un moment donné, tomber dans le domaine public et être utilisé à d’autres fins que prévu.

  2. Une fois qu’un contenu a été publié sur Internet­, il peut y rester éternellement­: «­Une fois sur Internet, toujours sur Internet­!­»

  3. Tout contenu postésur un profil, même en privé, pourrait être vu par tout le monde car il peut être partégé ou copié puis diffusé.

D’où l’importance de mettre à jour ses paramètres de confidentialité et de bien réfléchir avant de publier­!

Wifi, smartphones et tablettes à l’école ?

Wifi, smartphones et tablettes à l’école ?

Autoriser ou non l’utilisation du smartphone en classe­: voilà un sujet délicat !

Un rapide sondage dans tout établissement scolaire permet de constater qu’une grande partie des jeunes possède un smartphone, et qu’il est souvent sur eux. On peut par ailleurs s’attendre à ce que la baisse des prix et les forfaits familiaux poussent de plus en plus de parents à fournir un téléphone intelligent avec Internet à leurs enfants. Son expansion engendre une véritable révolution dans les rapports entre professeurs et élèves, tout comme entre parents et enseignants. L’immédiateté est au cœur de ce changement. Cette instantanéité des échanges numériques permet de vérifier des informations en un clic, de prévenir des parents en un message, de prendre des photos en quelques secondes…

Aidons les élèves à percevoir leurs outils mobiles comme des portails d’apprentissage­

Aujourd’hui largement interdit dans les classes car sources de perturbations, les smartphones sont timidement tolérés en dehors des cours. Beaucoup d’écoles bannissent les smartphones en classe car son utilisation dérange les cours, parce qu’ils distraient les élèves, parce qu’ils peuvent être utilisés pour tricher et qu’ils n’apportent aucune valeur éducative. En effet, l’utilisation de ces mini-ordinateurs pose de nombreux problèmes bien sûr, mais offre aussi de multiples opportunités, comme le fait de réunir des expériences d’apprentissage dans et en dehors de la classe. Alors, pourquoi ne pas appréhender la question sous un regard totalement innovant et considérer en profondeur le potentiel que représenterait l’usage des smartphones en classe. Appuyé par une bonne stratégie d’intégration, il peut s’avérer un outil d’apprentissage et d’organisation étonnant… comme par exemple,

  • Critiquer et comparer facilement l’information

  • Utiliser des applications qui envoient des notifications directement aux élèves ;

  • Utiliser des codes QR en classe que les élèves peuvent lire ;

  • Faire une vidéo et l’envoyer directement sur un compte YouTube créé par la classe ;

  • Permettre aux élèves de réaliser un portfolio numérique en temps réel ;

  • Tirer profit d’un appareil qui est de toute façon déjà dans la poche de la grande majorité des élèves.

La technologie amplifiera tout ce qui fonctionne dans une classe, elle fera de même avec ce qui ne fonctionne pas. Le positif comme le négatif ! C’est pourquoi il est si important de bien réfléchir à la stratégie d’interdiction ou d’intégration technologique en classe.

Une fois établie, cette vision stratégique devra d’abord être clairement communiquée et expliquée à l’ensemble de l’équipe pédagogique pour ensuite être appliquée avec cohérence par tous les membres du personnel. Une implémentation harmonieuse de cette décision garantira son succès. Par exemple, si l’interdiction des smartphones en classe se fait par la récolte des téléphones portables de chaque élève avant le cours dans un casier ou sur la table de la classe, cette mesure devra se dérouler de la même manière pour tous les cours de l’établissement. Idem pour les mesures disciplinaires en cas de non-respect du règlement. Elles devront être appliquées unilatéralement.

Cette stratégie devra comprendre un volet dédié à la sécurité en ligne et au bon usage du téléphones portables à l’école afin de cadrer les dérapages.

Les réseaux sociaux et le téléphone portable… ça change quoi­?

Ça va plus vite. Les téléphones portables et les tablettes augmentent l’immédiateté dans l’usage des réseaux sociaux­: une photo ou une vidéo sera tout de suite partagée sur Facebook et commentée par un ami. Cette instantanéité renforce la spontanéité, facilite la communication ou agrémente la joie d’un moment mais elle peut aussi diminuer la prise de recul et la réflexion souvent bien nécessaire avant de publier du contenu en ligne. Alors, même si la rapidité séduit, amenons les jeunes à toujours­ réfléchir avant de publier car une fois postée, la photo vivra encore longtemps sur Internet.


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Aborder le sujet des réseaux sociaux avec les élèves

Les jeunes et les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux font intégralement partie de la vie des adolescents.

Il existe des tas de réseaux différents aujourd’hui. Le plus connu d’entre eux est Facebook. Mais ce n’est pas le seul. Il existe également Twitter, qui est basé sur l’échange de courts messages ou encore Ask.fm qui permet aux jeunes de poser des questions de manière anonyme.

Réseaux sociaux, sites communautaires, médias sociaux… c’est quoi la différence­?

Un réseau social est un site qui permet aux internautes de se mettre en relation et de se regrouper sur la base de leurs amitiés et/ou de leurs centres d'intérêts communs, comme par exemple des goûts musicaux, des passions, ou même en fonction de leur vie professionnelle ou scolaire. Les réseaux sociaux facilitent l’échange d’informations, de photos, de vidéos… au sein de ces groupes. C'est donc véritablement une toile, un réseau, qui se forme autour d'un individu, selon ses préférences, ses goûts, ses intérêts…

Aujourd'hui on parle aussi plus largement des «­médias sociaux­», qui englobe les réseaux sociaux mais aussi des sites communautaires où les internautes peuvent s’exprimer sans pour autant faire partie d’un groupe.­

Quelques exemples­:

  • ­des sites de partage de photos ou de vidéos, comme Youtube ou Flickr­;

  • les blogs comme Skyrock­;

  • les sites d’opinion dont beaucoup sont spécialisés­: Tripadvisor pour le voyage, resto.be...­;

  • les wiki comme par exemple Wikipedia pour la création d'un savoir collaboratif. On peut citer également d'autres initiatives comme Yahoo Answers.

Parallèlement, il existe aujourd’hui des tas d’applications qui permettent aux jeunes de rester en communication continue­: Whatsapp, viber en sont des exemples parmi tant d’autres.

Comment parler des réseaux sociaux avec des enfants et des adolescents­?

En tant qu’éducateurs, pédagogues, assistants sociaux ou enseignants, il est crucial d’aborder le sujet des réseaux sociaux avec les jeunes et ce dans une atmosphère positive. Ces outils offrent d’infinies opportunités de parler du respect, de l’esprit critique, de la vie privée, de l’image de soi dans nos sociétés actuelles. Ce sera l’occasion d’attirer l’attention des jeunes sur les risques qu’ils peuvent rencontrer tout en encourageant une utilisation intelligente d’Internet. Pour cela, plusieurs pistes s’offrent à vous. Il existent de nombreux outils pédagogiques proposant des animations ludiques et éducatives qui faciliteront le dialogue sur ces sujets.

Accompagner dans la découverte des réseaux

Pourquoi les jeunes adorent-ils les réseaux sociaux ?

Oui, les jeunes adorent Facebook. En fait, ce qu’ils adorent, c’est la dynamique des réseaux sociaux. Ils peuvent communiquer avec leur amis, renforcer leurs amitiés, se divertir seul ou à plusieurs, planifier des sorties, publier des photos, s’échanger des informations, et bien sûr des réponses de leurs devoirs. Pratique­et gratuit­! Certains utilisent aussi les réseaux sociaux pour faire de nouvelles connaissances mais c’est en fait moins fréquent (27% des 9-16 ans en Belgique font de nouvelles connaissances en ligne). Ils préfèrent retrouver leurs amis ou bavarder avec des amis d’amis. Mais ces activités n’expliquent pas complètement cet engouement presque obsessionnel pour les réseaux sociaux. En effet, à travers les médias sociaux, les adolescents recherchent une forme de reconnaissance et de valorisation. En publiant du contenu, ils sont en attente d’une réaction de leurs pairs. Ils attendent la validation de leurs actes. Ils sont en recherche d’adhésion ou d’une réaction. De cette manière, ils peuvent concrètement visualiser leur popularité dans leur groupe. Parallèlement, les réseaux sociaux permettent aux jeunes de gérer leur image. En choisissant l’image qu’ils postent, ils essayent de montrer leur meilleur profil, en tout cas celui qu’ils ont envie montrer. Ils ont l’impression de pouvoir contrôler leur réputation. Cette approche est révolutionnaire et modifie leur rapport à l’image.

Parallèlement, le Web 2.0 offre aussi l’opportunité aux jeunes internautes de devenir créateurs de contenu. Ils sont acteurs sur la toile. Ils en profitent pour montrer leurs talents de musiciens, de gamers, d’activistes citoyens.

Sans oublier que les réseaux sociaux sont accessibles partout et tout le temps, via leur GSM, consoles et ce à la maison ou dans les espaces publiques.

Quels en sont les aspects positifs­?

Les réseaux sociaux regorgent d’avantages dont les internautes, jeunes ou moins jeunes, peuvent tirer parti. Ils sont de véritables services de communication intégrés. Communication, divertissement, amis, groupes d’amis en fonction de centres d’intérêt, hobby, échanges de photos et d’infos, planification d’évènements, activisme social sont l’apanage des réseaux sociaux. Ils créent un sentiment d'appartenance à une communauté de personnes partageant des points communs. Ils offrent des opportunités de socialisation multiples pour la vie personnelle et professionnelle.­ Pour les jeunes, leurs profils sont en quelque sorte la preuve de leur identité sur Internet et un témoin de leur reconnaissance sociale : le nombre de «­like­», de réactions reçues et le nombre d'amis témoignent directement de leur popularité. Parallèlement, ils leur offrent de créer une image positive de soi.­Nombreux sont ceux qui n’hésitent pas à utiliser les médias sociaux pour montrer leur talents, être créatifs et soutenir une bonne cause.

Et les risques dans tout ça­?

Une utilisation intelligente des réseaux sociaux s’accompagne de vigilance, notamment sur les aspects suivant­:­

  • Souvent, des jeunes indiquent inconsidérément dans leur profil des informations trop personnelles (adresse, numéro de téléphone, etc.). Ces informations peuvent être utilisées contre eux à mauvais escient.

  • Le cyber-harcèlement via les profils.

  • La publicité ciblée­: les entreprises créent également des profils dans le but de faire valoir leurs produits auprès des jeunes, d'où la profusion de publicités sur ces sites.

  • La loi sur le copyright et les droits d'auteurs contraint tout un chacun qui souhaite utiliser un logo de demander une autorisation à l'organisation ou l'entreprise concernée. Cela vaut également pour les textes, poèmes... trouvés sur différents sites. Les jeunes omettent souvent cette obligation.

  • Tout le monde dispose d'un « droit à l'image ». Il s'agit du droit que tout un chacun possède de décider si une photo ou une vidéo sur laquelle il/elle apparaît distinctement peut ou non être publiée. Les jeunes placent souvent sur Internet des photos de leurs amis pour, par exemple, montrer ce qu'ils ont fait pendant le week-end. Ils doivent néanmoins demander la permission aux intéressés.

  • Devenir amis avec ses élèves? Reflechis avant de s'y engager, mais n'oublie jamais que la relation doit etre pedagogique

N'oubliez pas de jeter un oeil aux conditions d'utilisation des réseaux sociaux!

Peut-on devenir accro à Facebook­?

Bonne nouvelle­: on ne devient pas physiquement accros aux réseaux sociaux. On est curieux des réactions de nos amis. C’est plutôt la peur de manquer quelque chose qui scotche jeunes et moins jeunes aux réseaux sociaux. Même si ceux-ci resteront populaires auprès des enfants et des adolescents, on assiste tout de même à une perte de vitesse du géant Facebook. Deviendrait-il de moins en moins cool?­ Le problème de Facebook réside dans son interface, trop compliquée, trop risquée, et surtout, trop grouillante de parents, privant les adolescents de la liberté à laquelle ils aspirent sur les réseaux. La présence de publicités et des entreprises fait aussi fuir les ados de ce géant du Web pour se tourner vers d’autres alternatives souvent plus facilement accessible depuis leurs GSM.

Les réseaux sociaux et le téléphone portable… ça change quoi­?

Ça va plus vite. Les téléphones portables et les tablettes augmentent l’immédiateté dans l’usage des réseaux sociaux­: une photo ou une vidéo sera tout de suite partagée sur Facebook et commentée par un ami. Cette instantanéité renforce la spontanéité, facilite la communication ou agrémente la joie d’un moment mais elle peut aussi diminuer la prise de recul et la réflexion souvent bien nécessaire avant de publier du contenu en ligne. Alors, même si la rapidité séduit, amenons les jeunes à toujours­ réfléchir avant de publier car une fois postée, la photo vivra encore longtemps sur Internet…

Quelques chiffres comme points d’attention

1 profil sur 4 des utilisateurs mineurs de Facebook n’est pas protégé et est accessible. Apprenons aux enfants et aux adolescents à optimaliser leurs paramètres de confidentialités sur les réseaux sociaux.

«­Réfléchis avant de publier­», voilà une idée à partager largement avec les jeunes utilisateurs des réseaux sociaux.

Rien ne sert d’interdire car ils trouveront des alternatives pour s’y rendre en cachette. Il est important de rester connecté avec eux par le dialogue. Les accompagner dans leur découverte des réseaux sociaux afin de s’assurer qu’ils n’adoptent pas de conduite à risque s’avère être la meilleure voie.

Quoi qu’il en soit, montrer de l’intérêt pour les activités des enfants sur les réseaux sociaux. Amusez-vous ensemble, passez du bon temps. De cette manière, vous entamerez facilement une discussion positive sur le sujet.

E-Réputation, le rôle de l'école

Empreinte numérique – Identité numérique – Réputation numérique ou comment se profiler en ligne ?

Voilà trois termes que l’on entend de plus en plus souvent autour de nous, dans les conversations, sur Internet, dans la presse. Ces concepts sont proches les uns des autres et peuvent semer la confusion. On sent d’ailleurs dans les mélanges et les approximations que personne ne maîtrise véritablement tout ça alors que différentier ces idées permettrait de les intégrer dans l’éducation des jeunes à Internet.

Alors essayons de mettre de l’ordre dans ces définitions pour que tout le monde puisse y voir plus clair et surtout les contrôler.

Empreinte numérique

Comme celles laissées derrière nous en marchant dans le sable, l’empreinte numérique se compose de l’ensemble des traces que nous laissons derrière nous sur internet, à la vue de tous. Un message sur un forum, par exemple, c’est une trace laissée par un internaute derrière lui en ligne­; tout comme un commentaire publié en dessous d’une photo, un clic sur un banner, la signature d’une pétition, une liste de souhaits (wishlist) ouverte sur un e-commerce­; une réaction sur un blog d’actualité, un tweet, une recommandation de lien…

Toutes ces actions sur Internet, et plus particulièrement sur les médias sociaux (les blogs, les forums, les réseaux sociaux, le micro-blogging, etc.) sont autant de traces laissées par les internautes, petits et grands, derrières eux, généralement sans vraiment s’en rendre compte. Rien de grave en soi. Il faut simplement réaliser que toutes ces traces sont là. Et, toutes ensembles, elles constituent ce que l’on appelle l’empreinte numérique.

Il est important d’en parler avec votre enfant afin qu’il prenne conscience de l’existence­ de sa propre empreinte numérique.

Identité numérique

A la différence de l’empreinte numérique, l’identité numérique est une présentation personnelle sensée être maitrisée. En bref, il s’agit de l’image qui caractérise l’internaute en ligne. Il y a un aspect volontaire puisque c’est l’internaute qui définit ce qu’il souhaite offrir et partager le concernant sur le Web.

Cette présentation personnelle en ligne se construit à partir des principaux médias sociaux auxquels votre enfant contribue­: Facebook, Instagram, Twitter… via des profils ou des blogs.

L’identité numérique correspond à ce que l’internaute a envie de publiquement montrer de lui sur internet quels que soient les moyens et outils utilisés. Très vite, il faudra aider les enfants à se construire une identité numérique cohérente qui lui correspond et qui mettra leurs talents en valeur. Il faudra leur inculquer qu’ils peuvent influencer ce que les gens découvrent d’eux en premier lieu sur Internet en soignant leur identité en ligne.

Réputation numérique

On la nome aussi l’e-Réputation. Elle est l’image que les internautes se font d’une personne en recherchant des informations la concernant sur internet.

On comprend immédiatement que la réputation numérique dépend en grande partie de l’empreinte et de l’identité numérique, mais pas seulement.

Ce sont les infos du profil Facebook, les réactions sur Twitter, la musique écoutée sur Spotify, les vidéos postées sur YouTube, les photos sur Instagram d’une personne qui participeront à orienter sa e-Reputation dans un sens ou dans un autre.

Mais si il est évident que la réputation numérique des jeunes dépend également d’un autre facteur, sur lequel ils ont peu de maîtrise a priori : ce que les autres (membres de la famille, amis, élèves…) publient/disent d’eux sur Internet. Par exemple, une identification dans une photo, un partage de commentaire, une moquerie…

Cette réputation numérique, c’est donc la manière dont les gens perçoivent une personne au travers de ce qu’Internet leur révèle sur elle, avec ou contre son gré. Elle peut être bonne, elle peut être mauvaise. Elle peut correspondre à l’image que l’on souhaite donner de soi, ou pas.

Il est donc important d’encourager les enfants à contrôler régulièrement les résultats des moteurs de recherche à leur sujet. Encouragez-les à encoder de temps en temps leur nom dans Google pour voir ce qu’il en ressort. Réflexe indispensable pour garder un œil vigilant sur sa e-réputation.

Sensibiliser les élèves à protéger leur vie privée en ligne

Vie privée : comment la gérer ?

Chaque action sur Internet laisse des traces. Le fait de commenter ou de partager une information est gardé en mémoire. De même, certains sites analysent les habitudes électroniques des internautes à des fins marketing. C’est ce qu’on appelle l’empreinte digitale. Afin de maitriser cette dernière, il faut apprendre aux jeunes à gérer leurs données personnelles pour protéger leur vie privée.

Et la vie privée dans tout ça?

Protéger sa vie privée, cela veut surtout dire ne pas partager TROP d’informations. 13% des jeunes actifs sur un réseau social ont encore tendance à publier leur adresse ou numéro de téléphone sur leur profil. Profil qui, dans un cas sur 4, est ouvert à tout un chacun.

Le respect de la vie privée et la protection des données à caractère personnel sont deux éléments essentiels dans notre société actuelle. D'innombrables codes d'éthique et dispositions légales visent à protéger ce droit. Personne n'apprécie en effet de voir ses données personnelles distribuées à la ronde sans discernement. Les enfants et les jeunes non plus. Pourtant, ils sont souvent plus­spontanés lorsqu'il s'agit d'Internet. Ils fournissent rapidement leurs données personnelles (nom, prénom, adresse ou âge) sur toutes sortes de sites afin de pouvoir créer une adresse électronique ou tenter de remporter un cadeau. Ce sont surtout les jeunes enfants qui n'y prêtent guère attention.
De même, les jeunes qui créent un profil sur SnapChat, Facebook ou d'autres sites sociaux ont parfois tendance à dévoiler une multitude de­renseignements à caractère personnel. Ces données peuvent être facilement accessibles aussi pour des à des personnes malintentionnées, qui peuvent ensuite les importuner très aisément.

Comment sensibiliser les jeunes à protéger leur vie privée­en ligne?

La protection de la vie privée commence par une analyse d’accessibilité du profil­: qui peut avoir accès à quoi­? Les paramètres de confidentialité permettent de limiter la visibilité du profil. Regardez et expliquez aux jeunes comment configurer ses paramètres de confidentialité. Réfléchissez avec les jeunes à la notion d‘amitié en ligne. Faites des liens avec la vie réelle­: il y a des personnes avec qui l’on est plus proche que d’autres, comme dans la vie réelle. Cela les aidera à classifier leurs amis en fonction du lien quin les unit et de définir la visibilité du profil par groupe d’amis.

Expliquez-leur également ce qu’est le droit à l’image, et l’importance de respecter ce dernier. Tout un chacun a le droit de dire s’il est d’accord ou non qu’une image de lui soit diffusée sur les réseaux sociaux. Cela peut avoir une influence sur sa e-réputation.

Les données personnelles doivent être protégées selon le cadre légal. La loi stipule que tout le monde a droit au respect de sa vie privée dans les limites fixées par la loi . Cette loi est là pour protéger les consommateurs et assurer que les données personnelles ne soient pas utilisées de manière abusive. La protection de la vie privée est également présente en ligne et sur les réseaux sociaux. En s’inscrivant sur une plateforme, l’utilisateur accepte les conditions d’utilisations – parmi lesquelles se retrouvent l’utilisation des données privées. D’où l’intérêt de lire ces informations et de sensibiliser les jeunes aux informations personnelles qu’ils partagent.

La meilleure protection de la vie privée est de réfléchir avant de publier.

Pour plus d'infos contactez la commission de protection des données personnelles www.cdp.sn

Quelques conseils pour aider les élèves à être vigilants à cet égard :

Invitez les à tapez leur nom et ceux de leurs amis dans un moteur de recherche. Ils verront ainsi immédiatement les informations et les photos disponibles à leur sujet.

Sur la base de cet exercice, demandez-leur de réfléchir à la question suivante : Veulent-ils que toutes ces données soient accessibles à tout un chacun ? Mes amis peuvent-ils recevoir cette information ? Mes professeurs ? Un futur employeur potentiel auquel j'envoie ma candidature ?

Faites l'exercice suivant avec vos élèves : demandez leur de classer quelques données « Quelles sont les données strictement confidentielles ? Lesquelles ne le sont pas ?» «­Qu’est-ce qui est pour moi intime donc à proteger ou à partager ?­»

Dans le prolongement du débat entourant le respect de leur vie privée, vous pouvez aborder avec vos élèves la question du respect de la vie privée d'autrui. Apprenez-leur à ne jamais communiquer ni placer de données personnelles ou de photos d'autres personnes sur Internet sans leur en avoir d'abord demandé l'autorisation.

Quoi qu’il en soit, encouragez les jeunes à réfléchir avant de publier­!

Trois règles d’or faciliteront la réflexion­:

  1. Tout ce que l’on publie sur internet peut tomber dans le domaine public

  2. Tout ce que l’on publie sur internet peut être vu par tout le monde

  3. Tout ce que l’on publie sur internet, peut y rester éternellement.

Cyber-harcèlement - que peut faire l’école ?

Cyber-harcèlement - que peut faire l’école ?

En tant que professionnel, il n’est pas toujours aisé de de savoir comment faire pour prévenir­ ou réagir face à des situations de harcèlement en ligne. Apprenez aux jeunes à être responsable et respectueux en ligne et surtout à bloquer, signaler, et parler s’ils font face à une situation difficile.

Par cyber-harcèlement, on entend toutes les formes de harcèlement qui font appel aux technologies de l'information et de la communication telles qu'Internet, le téléphone ou l'ordinateur, pour importuner, menacer ou insulter les victimes. Des insultes ou des menaces peuvent ainsi être envoyées par SMS, de même que des photos gênantes postées sur les réseaux sociaux. Les technologies en ligne ouvrent également diverses possibilités de harcèlement : voler un mot de passe et accéder ainsi au compte de quelqu'un afin d'en bloquer l'accès ou envoyer des messages insultants en son nom, pirater un compte et y voler des informations personnelles, harceler via Facebook,­ créer un site ou un blog comportant un contenu blessant et des photos de la victime... Les possibilités sont légion pour quiconque un tant soit peu­habile dans le maniement de ces technologies.

Le cyber-harcèlement est-il fréquent ?

Le harcèlement est malheureusement un phénomène qui existe depuis toujours. Selon une récente étude, environ 20 % des jeunes ont déjà été victimes de harcèlement. Il s'agit souvent de harcèlement « classique », mais force est de constater que de plus en plus d'enfants sont aussi victimes de cyber-harcèlement. Pour l'instant, un jeune sur dix serait confronté au cyber-harcèlement­; nombreux sont ceux qui en souffriraient même quotidiennement ou très régulièrement. Il existe en outre une étroite corrélation entre le cyber-harcèlement et harcèlement classique: le premier est la prolongation du deuxième par le biais des médias. Harceleurs et harcelés conservent souvent leur rôle respectif.

On constate un pic de ce phénomène auprès de jeunes âgés entre 12 et 14 ans. Les études ne montrent pas que les filles harcèlent plus­ en ligne que les garçons ou inversement.

Comparaison avec le harcèlement classique

Similitudes

Ces deux types de harcèlement sont blessants

Il s'agit d'un combat inégal entre le harceleur et sa victime

Les messages sont systématiques

Le harcèlement peut avoir des répercussions psychologiques et émotionnelles de longue durée sur l'état d'esprit de l'enfant

Divergences

Les victimes considèrent le cyber-harcèlement comme encore plus invasif, surtout lorsque l'auteur reste anonyme. Le harcèlement ne s'arrête en effet pas lorsque la victime est rentrée chez elle.

Le harceleur a une supériorité non pas physique, mais technique sur la victime. Des menaces telles que « Attention, ou je bloque ton compte MSN » sont fréquentes.

Le message peut rester indéfiniment sur Internet.

Le message est accessible et visible pour un grand nombre de personnes. Le monde entier peut le voir.

Le harceleur ne voit pas à quel point ses actes sont blessants ni les dégâts qu'il provoque. Il les sous-estime fréquemment et considère le cyber-harcèlement comme une plaisanterie.

Que pouvez-vous faire en tant qu'enseignant ?

Comme vous avez pu le lire, le harcèlement classique et le cyber-harcèlement vont souvent de pair. Le harcèlement à l'école trouve manifestement un relais facile dans les nouvelles technologies et se poursuit ainsi en dehors des heures d'école. L'approche du cyber-harcèlement doit donc s'inscrire dans une politique globale de lutte contre le harcèlement à l'école. Il faut instaurer une communication ouverte à propos de cette problématique, tant avec les élèves qu'avec les parents.

L'approche du cyber-harcèlement repose sur cinq axes, prévoyant des actions à l'égard des victimes, des harceleurs, des spectateurs, des parents et des écoles.

Comment prévenir le cyber-harcèlement ?

En tant que professionnel, vous pouvez déjà faire certaines choses pour sensibiliser vos élèves au harcèlement en ligne ou hors ligne. Il ne faut pas attendre qu’il y ait un problème pour agir, mais adopter plutôt ­une attitude constructive en discutant au préalable de ce sujet et en sensibilisant vos élèves au respect de soi et des autres ainsi qu’aux conséquences que le harcèlement et cyber-harcèlement peuvent engendrer.

De toute façon, au niveau de l’école, la prévention du cyber-harcèlement doit faire partie intégrante de la politique de gestion du harcèlement et de la violence.

Comment sensibiliser les jeunes au cyber-harcèlement­?

Au niveau de la classe ou du groupe de jeune, sensibilisez-les jeunes à être des acteurs citoyens en ligne. Discutez avec eux de ce qu’ils font sur Internet et du pourquoi de ces actions. Proposez-leur une réflexion sur les conséquences potentielles de leur attitude. Comment réagiraient-ils dans différentes situations ? Aidez-les également à comprendre les répercussions du harcèlement sur les victimes. Expliquez-leur les comportements punissables d'un point de vue légal. Envoyer des e-mails ou des SMS haineux, se faire passer pour quelqu'un d'autre, envoyer la photo de quelqu'un sans son autorisation, pirater des ordinateurs, tenir des propos racistes, diffuser des mots de passe, etc. Tous ces actes sont interdits par la loi et peuvent donc avoir des conséquences sur l'auteur ou ses parents.

Comment réagir face au harcèlement en ligne­?

Si une situation se produit, n’essayez pas de savoir à qui revient la faute mais concentrez-vous plutôt sur le bien-être du jeune. Cherchez ensemble une manière de mettre fin au harcèlement. Un enfant victime de harcèlement connait souvent l’auteur, même si celui-ci se cache derrière un profil anonyme. Si cela se produit au sein de votre classe, il faut que l’auteur du cyber-harcèlement ainsi que ses parents soient interpellés et que des mesures de réparations puissent être mises en place. Encouragez le jeune à utiliser les moyens techniques pour bloquer l’auteur du harcèlement et le signaler sur le réseau utilisé. Demandez à ce que les contenus soient retirés.

Où puis-je m'adresser en cas de questions ou de problèmes ?

Adressez vous d'abord au fournisseur du site web, du blog ou du chat sur lequel le harcèlement se produit..

Ensuite contactez la­police ou la commission de protection des données personnelles­: www.cdp.sn

Vous pouvez signaler à la CDP toutes les informations dérangeantes trouvées sur Internet : racisme, pornographie enfantine, fraude,etc. ou d'autres délits informatiques.

Apprendre aux jeunes à respecter le droit à l’image

Le droit à l’image

Tous les jours des milliers d’images et de vidéos sont postées sur les réseaux sociaux. Souvent, il s’agit de photos avec des amis, des enfants, des élèves, des éducateurs… Ces publications posent la question du respect du droit à l’image. Qu’en est-il sur Internet­? Est-il possible de l’appliquer­? Ce droit peut-il protéger la vie privée et implique-t-il réellement certains devoirs­? Toute publication ou reproduction d'une photo sur laquelle une personne est clairement reconnaissable n'est possible qu'avec son consentement préalable, que l'image soit préjudiciable ou non. Expliquons aux jeunes qu'ils n'aimeraient sûrement pas que d'autres personnes mettent des photos (parfois gênantes) d'eux ou des données les concernant sans qu'ils­ n’en soient informés. Lorsque les photos sont publiées sur Internet, elles circulent vite, très vite et parfois sans qu'on ne puisse rien y faire.

Une fois sur Internet… toujours sur Internet­!

Le droit à l’image, qu’est-ce que c’est exactement?

Le droit à l’image est le droit de toute personne de disposer de son image. Concrètement, ce droit permet à une personne de s’opposer à la publication, diffusion ou utilisation, commerciale ou non, de son image au nom du respect de la vie privée.

Avant toute publication d'une photo, sous forme papier ou électronique, le diffuseur doit obtenir l'autorisation de diffusion de la personne concernée. Il faut que cette personne soit clairement reconnaissable sur le support en question.

L’idéal serait même de demander le consentement de la personne avant de la photographier car le fait en soi de prendre une photo ne correspond en rien à un consentement tacite.

Avant d'utiliser certaines images, il faut bien entendu s'assurer qu’elles ne sont pas protégées par le droit d'auteur.

Et sur Internet­?

Le droit à l’image est évidemment d‘application sur Internet.

D’une part, il est important de s’assurer, qu’avant la publication d’une photo en ligne, les personnes représentées et clairement reconnaissables soient d’accord avec la diffusion de cette image.

D’autre part, le droit à l’image constitue un outil de protection de la vie privée et peut être invoqué pour faire enlever des photos pour lesquels les personnes concernées n’avaient pas donné leur consentement au préalable.

Il est donc important d’apprendre aux jeunes à appliquer ce droit à l’image­: d’abord en s’assurant qu’ils sont d’accord avec les images d’eux-mêmes qui circulent en ligne et ensuite en les encourageant à demander l’accord de leurs amis avant de publier une photo qui les concerne.

Comment faire supprimer une photo publiée sur Facebook ?

Commencez par demander à la personne qui l’a publiée de supprimer cette photo. Si elle refuse, il faut le signaler à Facebook en cliquant sur « Aide » puis « Signaler une infraction », puis choisissez l’option correcte et remplissez le formulaire qui apparaît. L'ado concerné peut lui-même signaler cette photo en cliquant sur le lien de signalement sous la photo.

Il est aussi vivement conseillé d’activer, dans tous les profils d’utilisateurs des réseaux sociaux, l’option d’autorisation d’identification (tag) préalable à la mise en ligne d’une image.

Enfin contactez la commission de protection des donnees personnelles www.cdp.sn

Et quand il s’agit de mes élèves ou des jeunes de la maison de quartier­?

Même si le mineur est jugé «­apte au discernement­», l'autorisation écrite et signée des représentants légaux de l'enfant est nécessaire pour la diffusion ou la publication d’une image, même dans le journal de classe. Faire signer par les parents ou tuteurs une autorisation écrite émanant de la direction de l’établissement pour une période déterminée ou pour un évènement particulier est une démarche appropriée. Afin d’éviter toute confusion, il est important de décrire les supports où ces photos circuleront comme par exemple le journal du quartier, le site de l’école, le canal YouTube du mouvement de jeunesse…

Et les parents vis-à-vis de leurs enfants­? ­

Légalement rien n’oblige un parent à demander l’autorisation de son enfant avant la publication d’une photo sur laquelle il se trouve…mais si l’on souhaite leur inculquer les bons réflexes, il serait opportun de les consulter avant la diffusion. Ils apprécieront le geste et prendront conscience que le droit à l’image est une valeur importante aux yeux de leurs parents.

Y a-t-il des exceptions­?

Parfois, il n’y a pas besoin de consentement. Les principaux cas sont ceux des photos prises dans des lieux publics, les photos d'une foule ou de personnages publiques.

Attention­: Une personne, majeure ou mineure, qui donne son consentement pour se laisser prendre en photo ne donne pas automatiquement son accord pour utiliser son droit à l’image et donc de publier cette image. Cette publication doit faire l’objet d’une demande spécifique.

Sensibiliser les élèves sur les risques liés au partage de photos

Photos, sexting, selfie

Les enfants et les jeunes adorent partager des photos en ligne. En tant qu’enseignant ou éducateur, il vous arrive peut-être de vous interroger sur les raisons de ce phénomène.

Quels sont les risques liés au partage de photos sur Internet­?

ASUTIC revient sur les règles de conduite que les enfants et les jeunes peuvent appliquer lorsqu’ils publient des photos en ligne.

La publication de photos en ligne toujours plus populaire

Les jeunes adorent diffuser des photos en ligne (des photos de leurs vacances, avec leurs amis, etc.). C’est pour eux un moyen simple de tenir leurs amis, leurs connaissances, leur famille… au courant des derniers événements. Et comme une image est souvent plus éloquente que des mots, ils préfèrent généralement publier une photo qu’écrire un texte.

Au-delà de l’aspect informatif, ces photos contribuent également à renforcer leur image sur le Net.

Par ailleurs, grâce au large choix d’applications, de réseaux sociaux et d’autres perfectionnements technologiques, il est de plus en plus facile de prendre des photos, mais aussi de les partager, «­liker », taguer, etc., ce qui contribue énormément à la popularité grandissante du phénomène.

Les jeunes risquent bien entendu de ne pas être suffisamment conscients des conséquences potentielles. De même, ils ne réfléchissent pas toujours au respect du droit à l’image.

Photos et sexting

Le sexting consiste à envoyer ou diffuser en ligne des photos ou des messages à caractère sexuel. Il peut paraître innocent de prime abord, mais comporte des risques non négligeables. Les jeunes ont généralement recours au sexting parce qu’ils veulent tenter de nouvelles expériences avec leur petit(e) ami(e), tester leurs limites, voire juste «­rigoler­» ou relever un défi. Nombre de sexting ne posent aucun problème parce qu’ils ont été envoyés dans le cadre d’une relation de confiance et que les jeunes ont suffisamment de respect l’un pour l’autre pour ne pas diffuser les photos. Mais ce n’est malheureusement pas toujours le cas.

Les conseils suivants peuvent dès lors être utiles pour les enseignants et les éducateurs.

  • Rassurez les jeunes concernés, ne les jugez pas trop sévèrement. Vous devez également informer les parents­: ne le faites pas de façon brutale, mais abordez la question de manière progressive, en concertation avec la victime.

  • Veillez à informer la direction/l’entraîneur/le responsable

  • Essayez d’avoir une idée précise de la situation (quelles sont les photos qui ont été diffusées

  • , quand et à qui­?)

  • Discutez avec le jeune qui a diffusé les photos sans poser de jugement sévère. Exigez­

  • la suppression des photos et impliquez les parents dans le suivi de l’affaire. Prêtez également attention au bien-être émotionnel du jeune et demandez de l’aide au besoin.

  • La personne qui a diffusé les photos est aussi celle qui peut les supprimer le plus rapidement. Si­ce n’est pas possible, signalez le fait sur le site concerné ou à la commission de protection des données personnelles www.cdp.sn

Selfie

Un selfie est un autoportrait, pris le plus souvent avec un smartphone. Le phénomène est assez récent et très populaire chez les enfants et les jeunes, qui utilisent les réseaux sociaux et des applications comme Snapchat, WhatsApp, Viber, Facebook et Instagram pour diffuser leurs photos en ligne.

Un selfie est une façon de se positionner et de construire son identité numérique. Il n’y a rien de mal à cela. Les jeunes ne font cependant pas toujours assez attention au fait qu’un grand nombre de gens peuvent voir ces photos et qu’elles peuvent circuler sur Internet sans qu’ils aient le moindre contrôle à cet égard. La façon dont ils se présentent et diffusent leurs photos peut donc avoir de réelles conséquences. À plus forte raison s’il s’agit de selfies osés.

Attirer l’attention des élèves sur les dangers du sexting

Qu’est-ce que le sexting?

« Sexting » est un mot-valise formé des termes anglais « sex » (sexe) et « texting » (envoi de SMS). Il désigne donc l’envoi, par des jeunes (ou des adultes), de photos de soi osées ou dénudées, par SMS, e-mail, webcam ou autre. La plupart du temps, ces photos sont seulement adressées au partenaire, mais il arrive qu’elles soient envoyées à quelqu’un avec qui le jeune n’a pas de relation amoureuse, voire à de parfaits inconnus. Quand ce comportement pose-t-il problème et comment gérer la situation dans une école ou une organisation de jeunesse­?

Les jeunes utilisent les médias sociaux et d’autres moyens TIC pour se livrer à diverses expérimentations sur le plan sexuel­: ils s’envoient des messages ou des photos à caractère sexuel, prennent des poses aguichantes et flirtent devant la webcam. Cette expression de leur sexualité n’est pas problématique en soi, mais comporte certains risques.

Pourquoi les jeunes agissent-ils de la sorte­?

Les enseignants et éducateurs éprouvent souvent des difficultés à comprendre les raisons qui amènent les adolescents à envoyer des photos sexy d’eux-mêmes. Ces raisons peuvent être multiples. Le sexting est généralement lié à une découverte « normale » de la sexualité chez les jeunes, dans le cadre d’une relation amoureuse. Certains jeunes envoient aussi leurs photos à des personnes qu’ils ne connaissent absolument pas, parce qu’ils jugent la chose moins risquée. Ils veulent ainsi être l’objet d’une certaine forme d’intérêt sexuel. Parfois, le sexting est aussi considéré comme une sorte de blague ou de défi entre amis.

Quand le sexting devient-il problématique­?

Dans nombre de cas, le sexting n’est absolument pas problématique. Les photos ne quittent pas le cadre intime dans lequel elles ont été envoyées et les jeunes ont suffisamment de respect l’un pour l’autre pour ne pas les diffuser en dehors.

Parfois cependant, cette confiance est trahie et les photos sont transmises à d’autres personnes, voire publiées sur Internet.

La gravité de la situation dépend de plusieurs facteurs­:

  • La nature des photos­: s’agit-il de photos en sous-vêtements ou sexuellement explicites­? Voit-on seulement le corps ou aussi le visage­?

  • L’intention­: pourquoi a-t-on fait ces photos­? La «­victime­» était-elle tout à fait consentante ou y a-t-il eu une certaine contrainte/une mauvaise appréciation­?

  • L’ampleur de la diffusion des photos­: s’agissait-il d’un SMS envoyé à une seule personne ou d’une publication sur Facebook­?

Gestion des dérapages liés au sexting au sein d’une école ou d’une organisation de jeunesse

Dans le cadre de vos fonctions d’enseignant, comment allez-vous gérer la situation­? Que faire si ce dérapage survient au sein de l’école­? Quelle est la meilleure façon d’aborder le sujet avec les élèves­?

Face à la multiplication des abus liés au sexting, une politique prévoyant une gestion spécifique et ciblée au sein des écoles a été mise sur pied. Contactez la commission de protection des donnees personnelles www.cdp.sn

Quelques principes essentiels à retenir­:

  • Rôle informatif : il importe que la direction et les enseignants connaissent l’existence du sexting et sachent en quoi il consiste. Dans le cadre de l’éducation aux médias, on peut alors attirer l’attention des élèves, mais aussi des parents, sur le sujet

  • Intégrez l’éducation aux médias axée sur le sexting dans les cours existants­: TIC, éducation sexuelle, projets libres, etc.

  • Ne condamnez pas­: l’envie d’expérimenter et de tester les limites sont indissociables de l’adolescence

  • Sensibilisez : amenez les élèves à prendre conscience des risques, à savoir que si des photos sexuellement explicites sont largement diffusées, il sera extrêmement difficile de les récupérer pour les supprimer

  • Réfléchir à l’impact psychologique qu’entraîne la diffusion d’un sexting

  • Insistez sur la responsabilité de chaque élève. Une situation dépasse les bornes­? Veillez à ce que les autres élèves puissent signaler les faits à une personne de confiance au sein de l’école.

Parler de la sexualité en ligne à l’école

Parler de la sexualité en ligne à l’école ou dans le cadre du travail avec les jeunes

Il est important que les enseignants et les travailleurs sociaux s’intéressent aux activités en ligne des élèves et des jeunes.­
Parlez avec eux de leurs recherches sur Internet, de leurs amis en ligne, de leurs jeux favoris, des sites qu’ils visitent, mais aussi de la sexualité sur le web. L’idée d’entamer une discussion sur le sujet vous met mal à l’aise­? Nous vous donnons ici quelques astuces qui vous permettront d’aborder plus facilement la question de la sexualité en ligne en classe, dans le cadre du travail avec des jeunes, au sein d’une institution, etc.

La sexualité en ligne, c’est-à-dire la recherche d’informations, de photos ou de récits d’expériences vécues par d’autres en la matière, est tout à fait normale chez les jeunes, dont l’imaginaire sexuel est en plein développement.
Une série de risques sont toutefois liés au sexe sur Internet. Les jeunes doivent être informés de ces risques, de façon à pouvoir les gérer en connaissance de cause. Vous trouverez dans cette section des conseils pratiques qui vous aideront à aborder au mieux l’éducation aux médias sous l’angle de la sexualité en ligne.­

Nous proposons ici une série d’astuces utiles pour entamer un dialogue avec les jeunes sur la sexualité et internet.

Comment aborder le sujet­?

  • Il n’est pas nécessaire d’instaurer un cadre sérieux et solennel pour discuter avec les . Vous pouvez très bien partir d’un événement, d’une émission télévisée, d’un article dans le journal, etc.

  • Optez pour une approche interactive. Évitez les «­monologues­», encouragez la dynamique de groupe et la participation de chaque jeune.

  • Intégrez l’éducation à la sexualité en ligne dans le programme pédagogique.

  • Prenez toutes les questions ou remarques des jeunes au sérieux. S’ils ne veulent pas discuter en détail de certaines choses, respectez leur choix.

  • N’abordez pas seulement les problèmes et risques potentiels, mais parlez aussi des forums, sites, blogs… intéressants.

  • En tant qu’enseignant, membre de la direction ou éducateur, renseignez-vous également afin de trouver des sites web de qualité où les jeunes peuvent trouver des informations sur la sexualité.

  • Ne vous découragez pas si les jeunes semblent «­absents­» - discuter ouvertement de ce sujet n’est pas évident pour tous.

  • Instaurez une relation de confiance­: les jeunes se tourneront spontanément vers vous s’ils ont besoin d’informations et vous considéreront comme une personne de confiance.

Comment parler de la sexualité en ligne­?

Amenez les jeunes à devenir des internautes critiques

  • Faites-leur prendre conscience qu’il y a beaucoup d’informations inexactes sur le web. À propos du sexe aussi.

  • Cherchez vous-même des sites de qualité qui traitent de la sexualité.

  • Expliquez-leur clairement que les images pornographiques sont des fantasmes et qu’elles tournent exclusivement autour du désir et de la jouissance. Soulignez que le sexe est aussi une expression de l’amour que se portent deux personnes, dans une relation d’égal à égal.

  • Faites-leur comprendre que les médias véhiculent souvent des clichés sur les hommes et les femmes. Les femmes par exemple sont souvent représentées comme soumises et inférieures, mais la réalité est tout autre.

  • Soulignez que certaines choses (le porno par ex.) peuvent choquer ou être mal interprétées. Il ne faut donc pas les relayer sans réfléchir.

  • Insistez sur le fait que chacun a ses propres limites en matière de sexualité. On constate par exemple que les garçons et les filles vivent très différemment les expériences à caractère sexuel sur Internet.

Apprenez aux élèves à fixer, identifier et respecter les limites

  • Précisez clairement que rien ne les oblige à faire quelque chose s’ils n’en ont pas envie. Pas même si les autres trouveraient «­cool­» qu’ils le fassent ou réagiraient mal à un refus de leur part.

  • Apprenez-leur à dire non et à interrompre tout contact si quelqu’un les «­approche­» d’une façon qui leur déplaît.

  • Encouragez-les à parler des événements qui les affectent avec quelqu’un en qui ils ont confiance

  • Faites-leur comprendre que chacun a ses propres limites en matière de sexualité. On constate par exemple que les garçons et les filles vivent très différemment les expériences à caractère sexuel sur Internet.

  • Soulignez que certaines choses (le porno par ex.) peuvent choquer ou être mal interprétées. Il ne faut donc pas les relayer sans réfléchir.

  • Faites-leur prendre conscience du fait que rien n’est anonyme sur Internet. Si quelqu’un refuse de faire quelque chose, il faut respecter son choix­; toute forme de contrainte ou de chantage doit être exclue.

  • Précisez qu’il n’est pas permis de diffuser des photos d’une personne sans son autorisation. À plus forte raison s’il s’agit de photos dénudées­: leur diffusion est non seulement préjudiciable, mais aussi punissable.

Fixez des règles claires avec les élèves concernant l’utilisation d’Internet

  • Mettez-les en garde contre les risques d’une rencontre réelle. S’ils acceptent quand même une rencontre, recommandez-leur d’emmener un(e) ami(e) et de choisir un lieu public très fréquenté.

  • Apprenez-leur à fermer les pages indésirables.

  • Expliquez-leur qu’ils doivent parler à quelqu’un s’ils ont vu ou vécu quelque chose qui les met mal à l’aise.

  • Accordez-vous sur le fait qu’ils ne doivent pas publier de photos ou de vidéos qu’ils pourraient regretter par la suite ou qui sont susceptibles d’être interprétées comme des invitations sexuelles.

  • Expliquez-leur pourquoi ils ne peuvent jamais donner leur numéro de téléphone et leur adresse à des inconnus.

Éducation sur les rencontres en ligne à l’école

Éducation aux médias axée sur les rencontres en ligne et le grooming, à l’école et dans le cadre d’activités de jeunes

Les jeunes aiment faire de nouvelles expériences – en ligne comme hors ligne – et ne connaissent pas toujours leurs limites. Ils peuvent ainsi, sans s’en rendre compte, être victimes de grooming. Les rencontres en ligne ne sont pas non plus toujours innocentes. La prudence est donc de mise quand ils nouent des contacts avec des inconnus sur le web. Mais comment réagir en tant que prof ou éducateur lorsqu’un problème survient?

Qu’est-ce que le grooming ? ­

Le grooming désigne la stratégie de sollicitation d’un mineur par un adulte, qui s’efforce d’affaiblir la résistance et les inhibitions du jeune à des fins sexuelles. Après avoir gagné sa confiance, le groomer demande au jeune d’envoyer des photos de lui (partiellement) nu et s’en sert ensuite pour tenter de le manipuler et de l’abuser sexuellement. L’abus sexuel peut aussi bien se dérouler en ligne (via une webcam, une session de chat, un mail…) que hors ligne (lors d’une rencontre réelle).

Le grooming est-il passible de poursuites ?­

Depuis peu, le grooming est désigné comme un fait passible de poursuites dans le Code pénal, même s’il se produit uniquement en ligne. D’autres faits qui accompagnent souvent le grooming, tels que le harcèlement, l’attentat à la pudeur et l’outrage aux bonnes mœurs, sont également repris dans une disposition du Code pénal et sont dès lors condamnables. Le fait de (faire) réaliser des images à caractère sexuel de mineurs relève de la législation applicable en matière de pornographie­enfantine.

Que faire si un enfant est victime de grooming ?

La victime de grooming ou un de ses proches peut déposer plainte auprès de la police locale. Pour que la police puisse enquêter, il est important de fournir des preuves matérielles­: échanges d’e-mails, sessions de chat avec mention de la date et de l’heure, SMS, photos…

Il ne faut certainement pas sous-estimer les conséquences psychologiques du grooming. Outre la souffrance liée à l’abus physique, la confiance et l’assurance du jeune sont souvent fortement ébranlées. Une aide psychologique peut donc s’avérer nécessaire.

N’hésitez pas à contacter ASUTIC ou la commission de protection des données personnelles www.cdp.sn si vous avez des questions sur le grooming ou si vous y êtes confronté. Nous sommes là pour vous aider !

Les jeunes et les rencontres en ligne

Les adolescents qui connaissent leurs premiers émois amoureux aiment souvent se livrer à de nouvelles expériences, en ligne comme dans la vie réelle. Il s’agit là d’une attitude tout à fait normale!
Les réseaux sociaux ou les applications de rencontres en ligne (Tinder par ex.) leur permettent d’entrer en contact avec un nouvel amour potentiel. Ces échanges en ligne excitants font partie du processus d’expérimentation propre aux enfants.

Convenir d’un rendez-vous avec un parfait inconnu n’est bien sûr pas une bonne idée, mais prenez la peine de parcourir les conseils ci-dessous. Ils peuvent vous aider à éclairer les jeunes, de façon positive, sur les précautions à prendre en matière de rencontres en ligne.­

Prévention et éducation aux médias à l’école ou lors d’activités pour les jeunes

Les enseignants et les travailleurs sociaux peuvent faire un travail de prévention en discutant avec les enfants de la façon dont ils doivent idéalement se comporter et se présenter en ligne. S’ils mettent ainsi l’accent sur l’éducation aux médias et le dialogue, les risques de grooming en ligne ou de mauvaises expériences sont beaucoup plus limités.

  • Discutez du «­grooming­» avec les jeunes. Expliquez-leur de quoi il s’agit et attirez leur attention sur le caractère manipulateur du groomer et de ses agissements.

  • Mettez-les en garde contre les risques d’une rencontre réelle. S’ils veulent quand même accepter une rencontre, recommandez-leur d’emmener un(e) ami(e) et de choisir un lieu public très fréquenté.

  • Apprenez-leur à dire «­non­» et à stopper tout contact lorsque quelqu’un les «­aborde­» d’une façon qui leur déplaît.

  • Expliquez-leur qu’ils doivent parler à quelqu’un (vous, par exemple) s’ils voient ou vivent une situation qui les met mal à l’aise.

  • Accordez-vous sur le fait qu’ils ne doivent pas publier de photos ou de vidéos qu’ils pourraient regretter par la suite ou qui sont susceptibles d’être interprétées comme des invites sexuelles. Déconseillez-leur également de choisir un surnom ou une adresse e-mail suggestifs.

  • Expliquez-leur pourquoi ils ne peuvent jamais donner leur numéro de téléphone et leur adresse à des inconnu

Sensibiliser les jeunes aux rencontres en ligne

Bien faire de nouvelles rencontres en ligne

Les jeunes adorent chatter avec leurs amis et renforcer leur réseau de connaissances, mais pas seulement. Les jeunes aiment rencontrer de nouvelles personnes en ligne. En général, ils sont 27 % (des 9-16 ans) à faire de nouvelles rencontres sur Internet et 10 % d’entre eux les rencontrent hors ligne. Ces chiffrent ne sont pas inquiétants en soit car il est important de garder en tête qu’au départ cette possibilité d’élargir son cercle de connaissances est une richesse que nous apportent les médias sociaux… Ce qui est réellement inquiétant, c’est le chiffre suivant : seulement 50 % des parents sont au courant de ces rendez-vous. Ce décalage entre le monde des enfants en ligne et celui de leur parents est réellement interpellant car il révèle une rupture communicationnelle au sein des famille sur le sujet d’Internet. Or, il est crucial de stimuler leur esprit critique face à ces nouvelles rencontres.

Pourquoi les jeunes aiment parler avec des inconnus ?

Se rencontrer, chatter, taquiner, draguer son autant de choses que les jeunes font en ligne. Les ados aiment faire de nouvelles connaissances,­ s’ouvrir aux autres. Par le biais de ces interactions, ils vont également construire leur propre identité. Un jeune sur trois aurait déjà parlé en ligne avec un inconnu. Cependant, on peut noter qu’il y a dans la majorité des cas une personne tierce qui fait le lien­ entre les deux. Ne dit-on pas que les amis de mes amis sont mes amis­? Les jeunes appliquent ce dicton dans leurs contacts sur Internet.

Comment sensibiliser les jeunes aux rencontres en ligne vs hors ligne­?

En tant qu’enseignant ou­ éducateur, vous pouvez stimuler l’esprit critique des jeunes. Encouragez-les à ne pas diffuser trop d’informations personnelles lorsqu’ils parlent avec un inconnu car on ne peut jamais être certain de qui se cache derrière un profil. Si quelque chose leur parait suspect, expliquez leur d’en parler à un adulte de confiance. Ils peuvent également signaler le profil au réseau social utilisé. Si le jeune veut rencontrer une personne hors ligne, expliquez-leur qu’ils doivent impérativement respecter les trois règles suivantes­:

  • S’y rendre accompagné

  • Que le rendez-vous ait lieu en plein jour et dans un lieu public

  • Qu’il en ait parlé auparavant à un adulte de confiance

Comment parler du porno à l’école ?

Comment parler du porno à l’école ?

Enseignant ou éducateur, vous êtes en contact avec des adolescents. Ces jeunes sont en pleine quête identitaire et la découverte de la sexualité joue également un rôle important dans leur évolution.

Les adolescents se caractérisent entre autres par leur envie de découvrir la sexualité. Et leur quête se déroule souvent en ligne.

A­la puberté, certains jeunes vont en effet chercher des contenus pornographiques sur Internet. Leur corps est alors le lieu d’une activité hormonale très intense et leur interdire de regarder du porno n’a guère de sens.

Il peut cependant être utile d’aborder la question pendant un cours d’éducation sexuelle.

Vous pouvez par exemple pointer le simplisme de la majorité des sites pornos­: la plupart s’intéressent exclusivement à «­l’acte­», en faisant abstraction de tout ce qui l’accompagne. Vous pouvez aussi souligner le caractère peu réaliste des situations, qui donnent à croire que toutes les femmes sont toujours disponibles.

Faites prendre conscience aux élèves que le sexe sur Internet, comme dans les films d’ailleurs, n’a souvent rien à voir avec la vie réelle et faites-leur découvrir des sites qui proposent des informations de qualité sur la sexualité.

Faites comprendre aux élèves de ne jamais utiliser la géolocalisation

Géolocalisation sur appareils mobiles

On entend souvent parler de «­géolocalisation­» dans le domaine numérique. Mais que signifie exactement ce terme­?

C'est quoi la géolocalisation?

La géolocalisation est un procédé qui permet de faire connaître une position géographique via un appareil mobile – ordinateur portable, smartphone, tablette, GSM, etc. On sait ainsi de quel endroit une personne envoie un e-mail, un tweet ou un SMS, publie une photo...

Cette possibilité de localiser une activité en ligne à­une fonction informative – vous pouvez par ex. publier un message (textuel ou audiovisuel) dans votre restaurant favori. Vos amis et abonnés savent alors où vous vous trouvez et ce que vous pensez de l’endroit.

Foursquare est une application populaire entièrement basée sur la géolocalisation, mais des médias sociaux comme Facebook et Twitter utilisent également des statuts, check-in ou géomarquages fondés sur ce principe.

La géolocalisation est donc une technique ingénieuse, qui permet d’échanger encore plus d’informations. Il ne faut toutefois pas oublier qu’elle assure aussi une traçabilité permanente.

CONSEILS

  • On peut souvent choisir d’utiliser ou non la géolocalisation (cf. Facebook, Instagram, etc.). Apprenez aux enfants à désactiver cette fonction et déterminez avec eux les moments auxquels ils peuvent ou non l’utiliser.

  • La géolocalisation est une technique ingénieuse, qui permet d’échanger encore plus d’informations. Il ne faut toutefois pas oublier qu’elle assure aussi une traçabilité permanente. Aiguisez l’esprit critique des jeunes­: tout le monde n’a pas besoin de savoir constamment où ils se trouvent­!

  • Faites comprendre aux enfants et aux jeunes qu’il est essentiel de ne jamais utiliser la fonction de géolocalisation en lien avec leur domicile. Partager un check-in/check-out peut en effet attirer des visiteurs indésirables.

Sensibiliser les enfants au fait que Facebook est interdit au moins de 13 ans

Pourquoi Facebook est interdit au moins de 13 ans ?

Ce n’est pas par mesure pédagogique comme nous pourrions le croire mais afin de respecter la loi des Etats-Unis relative à la protection des données de mineurs… d’où l’importance en tant que professionnel d’encourager les jeunes à en avoir un usage responsable­!

Facebook est basé aux Etats-Unis et se doit de respecter la loi du pays. Celle-ci stipule qu’une société ne peut utiliser les données de mineurs de moins de 13 ans à des fins commerciales sans autorisation parentale.

Dans la réalité, de nombreux jeunes de moins de douze ans ou plus jeunes encore sont actifs sur ce réseau social, malgré le fait qu’ils n’aient pas l’âge requis.­ Parmi les jeunes qui se connectent régulièrement, 25%­ auraient entre 9 et 10 ans. Ce chiffre ne cesse de grimper pour atteindre les 83% pour les 13-14 ans.

Comment réagir face à des jeunes de moins de 13 ans qui sont sur Facebook­?

Certains jeunes de moins de 13 ans rêvent d’avoir un compte Facebook, que ce soit pour faire comme leur grand frère ou copains d’écoles. En tant que professionnel, vous pouvez sensibiliser les enfants au fait que c’est interdit et leur en expliquer la raison. Encouragez-les à réfléchir à ce qu’ils publient et à ne pas dévoiler trop d’informations personnelles. ­Les plus jeunes enfants ont tendance à vouloir tout, et parfois trop partager. Stimulez leur esprit critique dès le plus jeune âge afin qu’ils puissent garder une distance par rapport au réseau qu’ils utilisent.